L’action du président Félix Tshisekedi à la tête du pays rend caduque celui du Premier ministre.
Depuis l’accession du président Félix Tshisekedi à la magistrature suprême, la RD Congo connaît un bouleversement perceptible en ce qui concerne les attributions du Premier ministre. Le dynamisme du chef de l’état Félix Tshisekedi sur le plan international a relégué de fait le Premier ministre et chef du gouvernement, à la place d’un simple figurant sans base solide pour mener la politique du pays sur l’échiquier international. Il est apparent qu’il est sans vision individuelle, ou objectifs qu’il s’est fixés sur le plan national et dans la sous-région de l’Afrique central. Au moins, aurait-il réalisé le ¼ de son ambition, et donné une solution à quelques problèmes de la RD Congo?
Un sapeur-pompier qui a peur de se battre contre le feu.
Lorsque le volcan Nyiragongo avait soudainement commencé à cracher le feu, et la lave brûlante, nous n’avons pas vu le Premier ministre et chef du gouvernement de la République démocratique du Congo monsieur Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge retrousser ses manches pour aller porter secours à ses concitoyens qui vivent dans les régions touchées par la lave suite à l’éruption du volcan Nyiragongo au Nord-Kivu.
Sans le président, le gouvernement est désorienté.
On nous a laissé entendre qu’il ne pouvait pas quitter la ville province de Kinshasa parce qu’il courait le risque de perdre la vie à Goma, ou dans les contrées voisines à quelques kilomètres de Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Par contre, on a vu la population marcher avec femmes et enfants pour ne pas être pris au piège par les flammes. En ce moment-là, la population de Goma avait besoin du chef du gouvernement qui était présent en RD Congo lorsqu’elle était entourée par le feu. Elle attendait d’être évacuée d’une manière ordonnée et en toute sécurité. Étant jeune, c’était l’occasion de briller de tous feux pour prouver son dynamisme et son talent de chef d’équipe.
Malheureusement, tout est retombé sur le président qui a dû manifester les qualités de bon père de famille, il a porté l’entière responsabilité. Personne ne sait pourquoi le chef du gouvernement s’est terré dans son palais lorsqu’on avait besoin de lui à l’est du pays. Imaginez juste un instant qu’un sapeur-pompier rechigne d’affronter un incendie. Qu’adviendrait la population de Goma si le volcan continuait à cracher le feu jusqu’à aujourd’hui. Présentement, sans le président Félix Tshisekedi, le gouvernement est désorienté.
Une guerre absurde, pourquoi s’entretuer ?
Avant monsieur Sama Lukonde, nous avons connu un autre Premier ministre technocrate qui n’avait pas l’ambition de développer le pays. Mais par contre, il avait une envie pressante de rejouer la partition qu’avaient jouée le président Joseph Kasavubu, et son Premier ministre Patrice E. Lumumba, quelques jours après l’accession du pays à l’indépendance.
Ils se sont battu à couteaux tiré comme des pirates ennemis de longue date, sans se soucier de l’avenir du peuple qui venait à peine de sortir de l’esclavage le plus abject de l’histoire du Congo-Kinshasa.
Ne fût-ce que par un sursaut patriotique, d’humanisme, de bon sens et de l’identité bantou ; ils auraient pu se mettre autour d’une table ronde, sous un arbre quelque part au mont-ngaliema pour déguster des plats de Kamundele. Agrémenté par des bouteilles de Skol ou de Primus, et de la mélodie « indépendance tcha-tcha », pour dissiper leurs différends, afin d’éviter de polluer l’atmosphère avec l’odeur de la poudre à canon.
L’affrontement frontal, n’était-il pas inévitable ? Connaissant le coût humain et financier que cela a entraîné au sortir de la première et la deuxième guerre mondiale. Et sachant bien que le Congo ne fabrique pas les armes de guerre si ce ne sont que les machettes.
Perçu avec un peu de recul, certainement, qu’ils ne choisiraient pas de plonger le pays dans le chaos. Je pense qu’ils comprendraient qu’ils jouaient le jeu des occidentaux.
La République démocratique du Congo a choisi d’élire un président de la République qui doit partager le pouvoir exécutif avec un Premier ministre issue de la coalition majoritaire au parlement. C’est aussi la même majorité qui prend le contrôle des bureaux de l’Assemblée nationale et du Sénat. Cela est dû en partie à la dictature que le pays a connue sous le régime autoritaire du Marechal président Mobutu pendant 32 ans.
En regardant les choses de près, et après avoir expérimenté le partage du pouvoir et la dictature, nous pouvons constater que notre première expérience dans le partage du pouvoir était très amère et très néfaste pour le pays. Il y a eu beaucoup de morts, des sécessions et la guerre dans tout le pays ; parce que le président Joseph Kasavubu et sont Premier ministre Patrice Lumumba étaient des ennemis. La République démocratique du Congo éprouve encore de la peine pour cicatriser cette plaie.
Les rebelles Mayi-mayi de Pierre Mulele ont emporté beaucoup de vies humaines, depuis que l’ancien maquisard lumumbiste, Mzee Laurent Désire Kabila les avaient réactivés.
En effet, c’est depuis 1996 que la filière de coupeurs de têtes en provenance des pays voisins a repris ses activités ; notamment, du Rwanda, du Burundi et de l’Ouganda. Elle se porte à merveille aujourd’hui. Bien que nous sommes aussi responsables de cette situation, les pays voisins ne devraient pas faire des incursions sur notre territoire. On est dépité de constater que les agents de la mort ne chôment pas jusqu’à maintenant. Tous ont compris qu’ils peuvent se faire beaucoup d’argent en tuant les Congolais. Bien entendu, l’exemple vient du Roi Léopold II de Belgique, un autre coupeur de mains et experts en démembrement.
Fini la coalition.
Peut-être qu’il convient de requalifier le rôle que nous devons donner au président de la République. Le système de partage du pouvoir n’arrange pas les choses. C’est la majorité au pouvoir qui prend le contrôle du pouvoir exécutif, législatif, et voire même judiciaire. Il est vrai que la justice dépend de madame la ministre de la Justice et garde des Sceaux. Par ailleurs, le Procureur de la République n’a pas encore déclenché le traitement d’une grosse affaire de criminalité organisée de sa propre initiative. Et il y a toujours eu un blocage dans l’exécutif, les exemples sont légion : 1) Entre le président Kasavubu et le Premier ministre Patrice Lumumba et les autres premiers ministres qui lui ont succédé (notamment Moïse Tshombe) Jusqu’à l’usurpation du pouvoir par Mobutu en 1965. La liste est longue, il y a eu : Patrice Lumumba, Joseph Iléo, Justin Marie Bomboko, Cyrille Adoula, Moise Tshombe, et Évariste Kimba. 2) Entre le Premier ministre Etienne Tshisekedi et le Maréchal Mobutu. 3) Récemment, nous avons été témoins de la guerre froide qu’avait menée le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba issue de la coalition FCC-CASH contre le président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Clairement, le poste de Premier ministre est obsolète en République démocratique du Congo. On ferait mieux de le supprimer pour songer à faire des économies en supprimant aussi le système de partage du pouvoir que nous avons hérité des premières élections au Congo-Kinshasa. Justement, c’est pour un poste ministériel ou une nomination dans une entreprise du Portefeuille de l’État, que les membres de la coalition sont poussé à la prostitution ou au débauchage (que les femmes et les hommes politiques cherchent à avoir une part du gâteau).
Remédier le double exécutif.
Présentement, le poste de Premier ministre est beaucoup plus politique. Et celui ou celle qui a le rang de vice-Premier ministre a la préséance sans tenir compte du ministère qu’il (elle) dirige ; cela mérite d’être réexaminé. Que les ministères importants soient identifiés, et que celui qui aura le rang de Vice-premier ministre soit issu dudit ministère.
Que le poste de Premier ministre soit supprimé pour être remplacé par celui du chef de cabinet du président de la République. Dans le cas d’un empêchement, c’est le chef de cabinet du président qui remplacera le président de la République dans le gouvernement, suivi des ministres importants selon la préséance. Le directeur de cabinet du président de la République est l’homme le plus important à la présidence, pourquoi ne pas lui donner le même pouvoir dans le gouvernement.
Pour illustrer mon propos, monsieur Vital Kamerhe exerçait cette fonction à la présidence de la République, avant la formation du gouvernement Sylvestre Ilunga Ilunkamba.
Le chef de cabinet soutient le président dans son rôle. Il assume les plus petites responsabilités et gère d’autres tâches quotidiennes tout en assistant à des réunions au nom du chef de l’État et dirige les processus de planification stratégique. Ici, nous ne parlons pas de vice-président parce que le président du Sénat est la personne qui assume la fonction de président de la République en cas d’empêchement définitif.
Pour simplifier les choses, que le gouvernement soit dirigé par un président de la République qui sera libre de choisir ses collaborateurs sans subir les contraintes de la majorité au pouvoir.
Que l’opposition politique ne soit pas autorisée d’œuvrer dans l’informelle, qu’elle sorte de la rue pour faire entendre sa voix à l’Assemblée nationale. Qu’elle puisse designer un chef de file qui sera aidé par un cabinet de collaborateurs qui lui feront le compte-rendu de l’action gouvernementale dans tous les ministères. Que le président de l’Assemblée nationale soit issu de la société civile ou bien, il doit être apolitique.
Article 78
Le Président de la République nomme le Premier ministre au sein de la majorité parlementaire après consultation de celle-ci. Il met fin à ses fonctions sur présentation par celui-ci de la démission du Gouvernement.
Si une telle majorité n’existe pas, le Président de la République confie une mission d’information à une personnalité en vue d’identifier une coalition.
Enfin, le poste de Vice-ministre doit aussi tomber pour diminuer cet effectif pléthorique dans le gouvernement. Et il peut y avoir un ministre délégué seulement dans un ministère complexe, par exemple, ministre délégué à la pêche dans le ministère de l’Agriculture, pêche et élevage.
Un autre problème qu’il faudra réexaminer, le gouvernement du Premier ministre Bruno Tshibala est resté en fonction pendant 8 mois après l’investiture du nouveau président de la République. C’est une perte de temps, désormais le président élu doit former son cabinet avant son investiture ou pendant les élections. Cela est possible s’il n’est pas contraint d’insérer les membres d’une nouvelle coalition après les élections.
Conclusion.
Qu’il ait été bon ou mauvais, l’ancien Premier ministre reçoit une dotation quasi éternellement. Qui peut refuser une offre pareille, même si la personne sait qu’elle n’a pas la capacité d’aider ses concitoyens de sortir du marasme. Le président de la République peut avoir un nombre illimité de Premier ministre, la constitution n’a pas une loi pour l’empêcher.
Sûrement, qu’il était difficile pour Mr Sama Lukonde de résoudre certains problèmes de la Gécamines parce que son ancien poste de Directeur Général ne lui donnait pas le pouvoir absolu. Mais maintenant, les agents de la Gécamines peuvent espérer au bonheur parce que l’un d’entre eux est promu aux commandes du gouvernement national.
Quelle ne fut pas la joie des agents de la SNCC lorsque Sylvestre Ilunga Ilunkamba était Premier ministre.
Le gouvernement « des Warriors » a des gens dynamiques et productifs, c’est indéniable. Mais les ministres des autres partis politiques semblent être distants du chef de l’État. Cependant, ils sont censés être ses collaborateurs. Nous avons déploré ce dysfonctionnement dans l’ancien gouvernement du Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba qui n’obéissait qu’aux ordres de son chef de file (FCC) le président honoraire Joseph Kabila.
Le système de gouvernance que nous avons aujourd’hui nous prend beaucoup de temps et ça nous bouffe beaucoup d’argent. Les finances du Sénat et de l’Assemblée nationale sont entre les mains de la majorité au pouvoir; qui peut les contrôler ? Les hommes politiques perdent beaucoup de temps dans des conciliabules pour se distribuer les postes. C’est la preuve que nous avons instauré un système de partage du gâteau. La justice, est-elle réellement indépendante ?
La dictature du Maréchal Mobutu nous est tombée sur la tête comme une noix de coco, parce que nous avions voulu la paix que nous miroitait Mobutu par peur de retomber dans les affres de la rébellion, et des sécessions. Cela n’est pas près de se reproduire en République démocratique du Congo.
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par MastaKongo Prez
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